Chagall, la musique et une galerie-atelier dédiée aux enfants : quelle promesse pour cette expo de la Philharmonie que j’avais tellement hâte de faire découvrir à mes aînées. Et quelle réussite à tout point de vue : un vrai bonheur de les voir plonger avec autant d’enthousiasme dans l’univers si poétique et coloré de Chagall et de les initier par ce biais à sa peinture bien sûr mais aussi à la musique, à la danse, à l’opéra. « Wouah c’est trop beau » se sont elles exclamées à peine les yeux posés sur une de ses oeuvres. Chagall, que dire d’autre.

Nous pensions voir l’expo d’abord, nous avons finalement commencé par la galerie-atelier, question de timing un peu approximatif disons. Mais tant mieux et je vous le conseille, ça a permis à mes filles d’appréhender l’oeuvre de Chagall de façon ludique avant de pouvoir l’admirer dans un contexte moins accessible pour des enfants de 5 ans.
Et de découvrir en particulier dans ses moindres détails le magnifique plafond de l’Opéra Garnier en partant à la recherche sur écrans tactile et géant des chèvres guitaristes, des oiseaux flûtistes, des créatures « mi-ange mi-homme mi-oiseau » (oui oui), de la tour Eiffel, des danseuses du Lac des cygnes, de Roméo et Juliette enlacés… Tous ces détails qu’elles ont retrouvés ensuite dans l’expo où elles ont continué à admirer cette oeuvre incroyable en musique, vautrées par terre, bercées par Stravinsky, Wagner et Debussy et émerveillées par les danseuses et les anges qui virevoltaient sous leurs yeux. Magnifique. Et quelle belle introduction à l’opéra pour des petits.

Mais revenons à la galerie-atelier, direction l’orchestre enchanté de Chagall dont les instruments peints de toutes les couleurs et accrochés au mur s’offrent aux petites mains curieuses. Et au milieu de cet orchestre, une charmante médiatrice mettant entre ces mêmes mains violons et tambourins durant un petit atelier d’éveil musical improvisé. Les invitant ensuite à aller enfiler des répliques de costumes que Chagall a réalisés pour des opéras et ballets. Et une autre médiatrice tout aussi adorable de prendre le relais pour les faire monter sur scène et organiser à son tour un mini-atelier autour de l’opéra et de la danse.

Des puzzles aussi reproduisant des toiles de Chagall : instant de bonheur garanti si vous avez la bonne idée de vous installer devant le plus compliqué et qu’un de vos enfants fait montre d’une patience d’ange. Un violoniste Klezmer qu’on repeint sur écran de rouge, vert ou bleu selon son humeur et dont on laisse l’entraînante musique nous envahir, des animaux qui apparaissent en ombres chinoises sur écran géant quand on s’en approche, leur auto-portrait dessiné sur les vitres du musée… Et pour finir l’atelier des enfants pour dessiner, colorier, découper, coller en s’inspirant de cet univers magique (« non mais tu peux AUSSI dessiner autre chose qu’une princesse ma chérie »).
Nous sommes restées trois heures dans cette galerie, c’est vous dire. Et même si les filles commençaient à fatiguer, elles étaient ravies ensuite de découvrir l’expo et de retrouver ici et là tout ce qu’elles venaient de découvrir en jouant. Elles auraient pu rester des heures dans la salle consacrée au plafond de l’opéra (tu ne veux plus bouger parce que ça te plaît ou tu t’endors ?) mais c’est au pas de course que nous avons fait le reste de l’expo. Avec néanmoins quelques arrêts émerveillés, comme devant les très beaux costumes de la Flûte enchantée.

Où quand comment ?
Philharmonie de Paris – 221 Avenue Jean Jaurès, 19è. Expo Chagall (Philharmonie 1 : bâtiment de Jean Nouvel) et galerie-atelier (Philharmonie 2 : Cité de la musique) jusqu’au 31 janvier. Galerie-atelier à partir de 4 ans. Réservation en ligne (choix d’une plage d’une heure durant laquelle on peut arriver mais pas de limitation de durée sur place). Mieux vaut venir le matin ou à l’heure du déjeuner, comme partout me diriez-vous mais encore plus dans ce cas pour pouvoir participer aux mini-ateliers et profiter des différentes activités sans devoir attendre.

On se défoule !
Le DRAGON. Elles n’avaient que ce mot-là à la bouche quand on est arrivé. Ce dragon qu’elles n’avaient jusqu’ici pu qu’admirer, la file d’attente étant décourageante. Mais cette fois-ci, temps maussade et heure creuse aidant, elles y ont grimpé, pas très rassurées au début (pour les plus de 8 ans théoriquement et c’est vrai que j’ai eu un moment de doute en les voyant disparaître dans ses entrailles) mais tellement fières ensuite de l’avoir dompté.
Et bien sûr tout le reste de ce formidable terrain de jeu qu’est le parc de la Villette avec ses nombreux jardins thématiques et ses aires de jeu.